Prix actuels des cultures par rapport aux perspectives à long terme : comme une période de froid dans un climat qui se réchauffe

Deux saisons consécutives de rendements agricoles élevés en 2013 et 2014 ont accru les stocks mondiaux de plusieurs produits importants, en particulier le maïs et le soja. Les récoltes de 2015 ont été inégales selon les régions du monde, mais ont suffi à maintenir des niveaux de stocks mondiaux relativement élevés. En conséquence, les prix du maïs et du soja n’ont pas rebondi jusqu’aux sommets de 2012. Est-ce une nouvelle norme ? Pas probable.

Comme nous l’avons souligné dans des recherches précédentes, les récoltes mondiales exceptionnelles de 2013-2014 ont été les premières à se produire consécutivement depuis 1991-1992 ; un événement unique dans une génération. Et même si les stocks actuels de maïs correspondent à peu près à ceux de la fin des années 1980, la consommation mondiale a plus que doublé depuis cette période. Ainsi, en ce qui concerne la mesure la plus importante des stocks à utiliser, les approvisionnements mondiaux sont toujours aux niveaux du début. années 2000 et restent sensibles aux ruptures d’approvisionnement (source données USDA).

Il est également important de garder à l'esprit que l'affaiblissement du dollar canadien a contribué à protéger les producteurs canadiens de la baisse des prix du marché mondial libellés en dollars américains. Comme nous l'avons souligné dans notre précédent article de blog, à la fin du troisième trimestre, les prix du maïs étaient en baisse de seulement 8% en dollars canadiens depuis mai 2014 (contre 24% en USD), le blé était en baisse de 11% (contre 26% en USD) et le canola était en baisse de 11% (contre 26% en USD). en réalité en hausse de 23% (contre 2% en USD). Des fluctuations de prix en dollars canadiens de cette ampleur sont considérées comme une volatilité intra-saison assez standard. La seule culture importante à avoir connu une baisse significative en dollars canadiens est le soja (de 28% en CDN contre 40% en USD).

Il est également important de reconnaître que les prix du maïs et du soja n'ont d'impact que sur une partie de la rentabilité globale du secteur agricole canadien. Les prix du porc, des produits laitiers, des légumes et des cultures spécialisées restent tous très élevés et ceux du bœuf n’ont jamais été aussi élevés. L’impact net de la baisse des prix du maïs et du soja sur les finances agricoles canadiennes devrait donc être modeste. FAC prévoit encore cette année des bénéfices agricoles robustes, légèrement inférieurs aux records établis en 2013 et 2014.

Les perspectives actuelles des prix des récoltes sont analogues à la différence entre les conditions météorologiques locales et le réchauffement climatique. Les conditions météorologiques deviennent plus volatiles – avec des températures extrêmes à la fois chaudes et froides – mais notre climat se réchauffe inextricablement, avec de graves conséquences pour l’agriculture mondiale. De même, les prix des cultures futures seront volatiles – à la hausse comme à la baisse – en fonction d’une tendance à la hausse constante entraînée par le changement climatique, les pénuries d’eau, les changements de régime alimentaire et la croissance démographique.

Nous considérons donc les prix actuels des céréales comme une fluctuation temporaire autour d’une tendance à long terme à la hausse constante.

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